Le projet des farmers du Bayon évolue : Vers la commercialisation de leurs légumes !

Le projet des farmers du Bayon évolue : Vers la commercialisation de leurs légumes !

Lancé en 2018, le projet Potager avait pour objectif de former des mamans de l’école primaire à l’agriculture biologique. Grâce à des bénévoles, volontaires et membres du Bayon, ce sont une dizaine de femmes qui ont (ré)appris à cultiver leur jardin. Aubergines, courges, tomates, piment… Année après année, nos farmers gagnent en compétences et en autonomie. Elles ont vu leur production augmenter et leurs conditions de vie s’améliorer. Depuis le début du projet, le Bayon les aide à commercialiser leur production.

Cette année, afin de leur assurer un revenu supplémentaire et de mettre en avant leurs produits, nous avons lancé la vente de paniers de leurs légumes au Coffee Shop de l’école de pâtisserie du Bayon.

Une monoculture intensive

Selon la Banque mondiale, le secteur agricole du Cambodge contribue à hauteur de 22 % du produit intérieur brut. Le riz représente plus de la moitié des produits agricoles du Cambodge et fait du Cambodge l’un des 10 premiers exportateurs de riz au monde. A contrario, la production de fruits et légumes cambodgiens ne répond qu’à 30 % de la demande locale. Le reste est principalement importé de Thaïlande et du Vietnam.

Avec une population principalement rurale (76,6 % en 2018) et un tiers de ses habitants vivant avec moins d’1 $ par jour, le Cambodge fait face à des problèmes auxquels l’agriculture européenne a déjà été confrontée. La plupart des agriculteurs sont de petits exploitants qui cultivent moins de 2 hectares de terres par foyer.

Afin de répondre à une demande croissante et par manque de connaissance d’autres solutions, la plupart des légumes et fruits sont cultivés de manière intensive et grâce à de nombreux intrants chimiques. L’usage massif de ces pesticides combiné à la monoculture du riz, empêche la régénération des sols et entraîne une baisse des rendements des produits actuels. Le ministre de l’Agriculture, commence peu à peu à prendre en compte les enjeux de l’agriculture intensive au Cambodge, mais des solutions concrètes ne sont pas encore apportées.

La place de la femme en milieu rural

Dans les pays en développement, les femmes jouent un rôle majeur dans la gestion de leur foyer et de leur communauté afin d’apporter une sécurité alimentaire et d’améliorer les conditions de vie en général. Néanmoins, elles sont confrontées à de nombreuses difficultés notamment en matière de droit humain et d’égalité de revenus. Elles ont un accès restreint à l’éducation et très peu d’indépendance, ce qui ne facilite pas leur évolution au sein de la société.

Les femmes en milieu rural représentent près de 43 % de la main-d’œuvre agricole. Malheureusement, ces femmes agricultrices sont considérées comme “des travailleuses familiales non rémunérées ou contributrices”. Elles ont donc une source de revenus bien moindre que celle des hommes ce qui ne leur permet pas d’accroître les rendements de leurs exploitations. Il est donc important de repenser ce système financier pour répondre aux besoins de ces femmes qui contribuent pleinement à la vie de leur foyer et leur permettre de s’émanciper davantage.

La création du projet Potagers à l’École du Bayon

À l’École du Bayon, la transmission des principes de l’agroécologie auprès des familles des enfants scolarisés au sein de notre école primaire, nous a semblé être une solution viable et efficace sur le long terme. C’est pourquoi, depuis février 2018, onze potagers ont été mis en place dans les jardins des familles que nous soutenons.

L’objectif initial de la création de ces potagers était de fournir la cantine d’Élodie (Cantine de l’école primaire accueillant 250 élèves au déjeuner) en légumes cultivés localement et sans pesticides, tout en permettant aux familles de dégager un revenu supplémentaire. Le Bayon a ensuite mis en place des distributions de légumes pour venir en aide aux familles pendant l’épidémie de Covid-19 et a organisé des partenariats avec des supermarchés comme le Farmer Market.

En 2021, 17,6 tonnes de légumes ont été vendues. Cela représente une augmentation de 35 % par rapport à l’année précédente. Cette production de légumes a généré 13 350 $ de revenus provenant principalement de la distribution de légumes mise en place pendant le Covid-19 (70 %), les cantines de l’école primaire et de la pâtisserie (20 %) et le Farmer Market à Siem Reap (10 %).

En août 2022, nous allons mettre fin à l’aide alimentaire, en espérant que la situation économique de nos familles se soit stabilisée. Il est donc nécessaire de trouver d’autres sources de revenus pour nos farmers.

Une solution parmi d’autres : La vente de paniers de légumes

Afin de diversifier les sources de revenus, nous avons donc mis en place le 5 avril 2022, la vente de panier de légumes des farmers au Coffee Shop de l’école.

 

Chaque semaine, le jeudi, nous ouvrons la prise de commande de panier en fonction des quantités produites par les farmers. Aubergines, haricots kilomètre, courgettes, citrouilles, citrons verts, piments, tomates, radis… Chaque semaine la composition des paniers change en fonction de la production. Le mardi nous recevons les légumes commandés au Coffee Shop et nos équipes répartissent les légumes dans les paniers. Les clients ont la possibilité de rajouter le pain frais de la semaine, préparé par notre chef. Ils viennent chercher leur panier au Coffee Shop ou peuvent se faire livrer directement chez eux.

 

La vente des paniers permet de mettre en place une réelle synergie entre les différents projets de notre école. En vendant les paniers, cela assure aussi une source de revenu supplémentaire et une visibilité au Coffee shop et permet donc de financer une partie de la formation en pâtisserie de nos étudiantes.

 

Les premières commandes ont été un réel succès. Les clients en redemandent et sont heureux de participer à notre projet, tout en achetant des produits bons pour leur santé. C’est une première phase vers un déploiement des ventes des légumes biologiques des farmers dans les supermarchés et restaurants de Siem Reap.

 

Alors n’attendez plus, réservez votre panier de légumes et parlez-en autour de vous !

 

Écrit par Morgane Boudoul, chargée de communication à l’Ecole du Bayon.

L’association Les Enfants d’Angkor Wat : quelle est sa mission ?

L’association Les Enfants d’Angkor Wat : quelle est sa mission ?

Créée en 2012 par Dominique Roussel, l’association Les Enfants d’Angkor Wat soutient Bayon Education & Development au Cambodge, permettant à notre organisation et nos équipes locales de développer plusieurs projets, principalement liés à la question de l’éducation générale. Dominique nous explique quelle est sa mission et les raisons de son engagement.

Qu’est-ce que les « Enfants d’Angkor Wat » ?

« Les Enfants d’Angkor Wat » est une Association Loi 1901 à but non lucratif, dont la finalité est, grâce à ses donateurs, d’aider à l’éducation, au sens large du terme, des enfants cambodgiens parmi les plus pauvres.

Nous intervenons dans les domaines de la scolarité, de la santé, de la formation professionnelle.

Notre objectif est donc d’aider ces enfants, dans des contextes familiaux souvent difficiles, à accéder de façon pérenne à l’école, à construire leur avenir, à acquérir des valeurs fondatrices pour ce qui sera leur vie.

Quelles sont les grandes lignes directrices de votre projet ?

 Nos actions sont guidées par 3 principes :

  • L’école est un lieu d’épanouissement …

Au-delà des apprentissages intellectuels et culturels classiques, nous souhaitons que l’école soit un lieu où l’enfant découvre ce qu’il a la « possibilité d’être » … et non « l’obligation d’être » que la misère familiale peut lui imposer. Il y découvre des droits et des devoirs mais explore aussi ses propres potentialités afin de pouvoir faire des choix éclairés pour son avenir.

  • La santé reste une préoccupation majeure

Même si les choses s’améliorent avec le temps, la santé est un domaine dans lequel il y a toujours à faire. La nutrition reste précaire pour beaucoup d’enfants et quand elle est chroniquement insuffisante ou déséquilibrée, elle génère différentes pathologies impactant la croissance de l’enfant. De plus des maladies non détectées à la naissance sont parfois identifiées ultérieurement. Nous facilitons l’accès aux soins et les prenons en charge financièrement car la santé est toujours un luxe pour les plus pauvres.

  • L’employabilité future des enfants est un investissement prioritaire

Construire l’avenir de ces enfants est notre raison d’être.

Dans nos projets nous investissons dans les domaines clés qui sont et seront des discriminants lors de leurs futures recherches d’emploi. Ainsi l’informatique, l’anglais et l’écologie sont des enjeux majeurs dans l’éducation des enfants, compte tenu de leur omniprésence dans la vie quotidienne et des critères de sélection dans les recrutements. Autant de formations auxquelles la pauvreté ne leur donnerait pas accès.

Quel besoin avez-vous identifié au Cambodge ?

Il ne faut pas oublier, en Asie, le pouvoir que les parents gardent tout au long de leur vie sur les enfants. Je pense qu’il faut toujours plus communiquer avec eux, leur expliquer ce que nous faisons, les valeurs qui nous animent et dont nous parlons aux élèves …

Sinon le risque est grand de faire fonctionner deux univers en parallèle, la famille et l’école, et que l’un ne soit pas le relais de l’autre …

Il faut donc être très inclusifs au niveau des parents : partager le projet pédagogique et les impliquer dans le suivi autant qu’ils le peuvent, afin que l’école ne soit pas uniquement un lieu qui leur évite d’avoir à nourrir les enfants ou de les garder pendant qu’ils travaillent. Les travailleurs sociaux cambodgiens et les volontaires font un travail extraordinaire en ce sens. Il faut continuer et amplifier afin d’éviter des déscolarisations ultérieures car l’enfant reste trop souvent une variable d’ajustement de l’économie familiale.

Quels sont les projets dans lesquels vous investissez ?

Chaque âge à ses besoins spécifiques, nous avons donc opté pour créer et mettre en place des projets pour chaque tranche d’âge, de la petite enfance à la formation professionnelle.

Avec Bayon Education & Development, ONG cambodgienne, avec qui nous avons signé un partenariat et qui suit localement ces projets, nous gérons une classe maternelle pour les enfants défavorisés de la région des temples d’Angkor, nous investissons dans des cours d’informatique et d’anglais ainsi que des soins dentaires pour des élèves de primaire. Nous avons également créé un foyer pour jeunes filles du collège et lycée dans le nord du pays afin d’éviter qu’elles ne quittent l’école et nous soutenons différents programmes de formation professionnelle dans l’hôtellerie, l’agroécologie et la pâtisserie.

Autant de projets de « cœur » motivés par l’éternel sourire de tous ces enfants …

Une amélioration notable de l’hygiène, de la santé et de l’alimentation des élèves.

Une amélioration notable de l’hygiène, de la santé et de l’alimentation des élèves.

Jean-Pierre et Michèle, nos médecins référents, reviennent sur leurs 4 derniers mois passés à l’Ecole du Bayon, après 2 longues années marquées par le passage du Covid. Comment vont les enfants et quels sont les projets en cours ? 

Comme chaque année nous venons plusieurs mois pour assurer la prise en charge médicale de nos élèves. Nous nous attendions à mesurer les répercussions de la crise Covid qui a entraîné la perte d’emploi pour la majorité des parents.

Tel n’a pas été le cas. Nous avons pu constater une croissance régulière de tous les enfants et aucun signe de dénutrition.

Ce bon résultat provient de l’aide alimentaire que l’école du Bayon a apporté dès l’apparition du Covid aux familles qui n’avaient plus aucun revenu. Elle a consisté en l’apport mensuel de riz et d’aliments divers (œufs, nouilles, huile, sel,…) et hebdomadaires de légumes grâce à l’achat d’une partie de la production de nos « farmers ». Cette aide, toujours en cours, a pu s’inscrire dans la durée grâce à un appel à don.

Une meilleure hygiène

Lors de l’examen annuel, il a été constaté une diminution des lésions dentaires. Ce bon résultat provient des soins réguliers qui ont pu être mis en place grâce à l’aide d’un dentiste qui soigne nos élèves depuis plusieurs années à des tarifs très avantageux. Le brossage des dents auquel nous veillons après le déjeuner a contribué également à ces bons résultats mais des progrès restent à faire en impliquant les enseignants, travailleurs sociaux et infirmier.

Des douches ont également été installées pour permettre à des enfants qui arrivent sales à l’école de se laver et revêtir un uniforme propre. Cela permet de les sensibiliser à une meilleure hygiène et une diminution des infections cutanées qui étaient nombreuses depuis plusieurs années.

Sensibiliser les enfants n’est pas suffisant. Encore faut-il faire adhérer les parents. Nous avions prévu de réaliser des ateliers hygiène santé avec les parents. Malheureusement les règles sanitaires gouvernementales liées à l’épidémie de Covid ne nous ont pas permis de les mettre en œuvre, l’accès à l’école aux parents et les grands rassemblements étant interdits.

Un accès à l’eau pour tous

Lors de la grande enquête médicale qui nous avait permis de visiter 160 familles en 2019, nous avions pu constater que de nombreuses familles n’avaient pas accès à l’eau potable, ce qui entraînait des troubles digestifs. Nombre d’entre elles consommait directement l’eau du forage sans la faire bouillir, d’autres achetaient de l’eau purifiée, ce qui représentait un coût non négligeable pour elles.

Nous avons donc décidé d’attribuer un filtre à sable, en priorité aux familles les plus pauvres. Ils ont été fournis par Water for Cambodia, une ONG financée principalement par le Rotary Club. Une participation modique a été demandée afin que chacun s’approprie son filtre. En 2021, nous en avons installé 29 et en 2022, 33 sont prévus. Avant l’installation des filtres à sable, les familles sont réunies afin de leur expliquer le fonctionnement. En cas de problème, une maintenance gratuite est assurée par Water for Cambodia. De plus, notre équipe sociale, au cours de ses visites régulières, vérifie l’utilisation et le bon fonctionnement.

Afin d’améliorer l’hygiène nous avons procédé à l’installation de toilettes individuelles avec la même ONG. En 2021 9 latrines ont été installées, en 2022, 14 sont prévues ou en cours d’installation. Les habitations se trouvant sur des sites archéologiques proches d’Angkor Wat, nous devons obtenir des autorisations d’installation, parfois au bout de démarches longues et difficiles.

 

Des interventions médicales d’urgence

L’infirmerie de l’école permet la réalisation des examens médicaux et les soins quotidiens (plaies, infections cutanées, traumatismes divers,…). Pour des cas plus graves, nous avons la chance d’avoir à proximité 2 hôpitaux pédiatriques de très bons niveaux entièrement gratuits.

Afin de permettre la prise en charge de pathologies graves parmi nos familles ou des élèves de plus de 15 ans, un fond médical spécial a été mis en place depuis 3 ans.

Nous avons pu ainsi prendre en charge une étudiante de l’école de pâtisserie qui présentait des séquelles de fracture du tibia mal consolidée qui aurait entraîné rapidement une arthrose du genou. Elle a pu être opérée à Phnom Penh et retrouver une marche normale lui permettant ainsi de travailler.

Il y a plus d’un an, un de nos élèves a présenté une occlusion intestinale qui n’a pu être prise en charge à l’hôpital pédiatrique, en raison de son âge. Une double intervention a été nécessaire et ce jeune adolescent s’est retrouvé avec une poche de colostomie. Aucun chirurgien à Siem Reap n’avait de solution autre qu’un anus iliaque définitif. Heureusement, nous avons pu trouver à Phnom Penh un chirurgien capable de réaliser une intervention difficile, lui permettant de retrouver une vie normale. Actuellement tout va bien et ce jeune garçon a pu retrouver entrain et sourire !

Arrivés à la fin de notre mission de 4 mois, nous avons pu réaliser l’examen de 430 élèves (école primaire, écoles secondaires et formation professionnelle). Les soins dentaires, ophtalmologiques et ORL nécessaires sont en cours et gérés par notre infirmier et nos assistantes sociales. L’existence d’une base de données médicales où sont stockés les résultats des examens et les soins réalisés nous permet de suivre depuis la France le déroulement du programme santé en attendant notre retour prévu en novembre prochain.

Retour sur le périple de Diane : Pédaler pour l’égalité

Retour sur le périple de Diane : Pédaler pour l’égalité

Juillet 2021. Le début d’une belle réflexion

Bien assise au frais dans la voiture familiale, je regarde les paysages de France défiler à toute allure. En observant ces déformations colorées, je me demande comment mieux connaître ces paysages et les habitants qui les peuplent.

 Ce jour-là, je décide d’apprendre à prendre le temps de découvrir des pays proches de chez moi et dont je ne connais presque rien. D’apprendre à m’immerger dans la beauté d’un paysage que je découvrirais à mon rythme, à me laisser surprendre par des rencontres honnêtes, riches, et étonnantes.

 Je vois dans la découverte et la rencontre de l’inconnu un terreau pour faire fructifier l’écoute, la tolérance, la paix. Je crois que découvrir d’autres réalités nous sensibilise aux besoins d’autrui. Cela réveille en moi mon envie de m’engager dans des initiatives sociales et de soutenir les questions liées à l’inégalité des genres. Pour cette raison, je décide alors de partir 3 mois, seule, pédaler à travers l’Europe, en portant le long de cette route un projet solidaire.

 Sensible à la condition de la femme autour du monde, je voulais que ce projet soit l’opportunité non seulement de discuter de, mais aussi de soutenir l’éducation des femmes à travers une organisation qui me tenait à cœur: l’École du Bayon. Cette ONG cambodgienne, dont la mission est d’offrir une éducation de qualité aux enfants issus des régions défavorisées du nord du pays, m’a toujours inspirée. Elle a ouvert en 2014 une école de pâtisserie dédiée aux jeunes filles. Ce programme leur donne l’opportunité de s’émanciper grâce à un travail, et les clés nécessaires pour construire leur avenir. L’éducation étant pour moi le premier pas vers un monde plus juste, j’ai décidé de pédaler pour elles, et de collecter suffisamment de fonds pour financer une année d’étude à l’école de pâtisserie et boulangerie, soit 2500 €.

10 septembre. Le départ a sonné.

5h du matin. Seule sur le quai du train. L’aventure commence, accompagnée de mon vélo et de mes quatre sacoches. Ce jour-là, je me répète le proverbe « que ceux qui pensent que c’est impossible laisse faire ceux qui ont envie d’essayer. » Avec ce premier coup de pédale, je me rapproche déjà de « l’impossible » que je recherche : la liberté, le contact humain, l’échange et la simplicité.

 Ce voyage m’a autant secouée, bouleversée, que transformée, pour plusieurs raisons : 

1. Voyager seule

La liberté est bien souvent quelque chose que l’on prend, plutôt que quelque chose que l’on nous donne. Être libre de choisir ce qui est bon pour nous c’est aussi apprendre à s’écouter. Voyager seule était aussi pour moi synonyme d’être entourée, partout où j’allais. Chaque journée prenait la couleur des multiples rencontres faites le long du chemin. J’ai beaucoup appris de cette diversité de personnalités : artistes, sportifs, étudiants, ou voyageurs. Chacune de ces rencontres m’a enrichie et a étendu un peu plus mon univers. 

2. Voyager à vélo

Ne connaissant rien de ce qu’on appelle le « cyclotourisme » ni même du fonctionnement basique d’un vélo (j’ai appris à fermer correctement mes sacoches au bout d’un mois et demi), j’ai tout appris « sur le tas, » glanant des informations au fil de mes aventures. Mais j’ai surtout appris qu’à chaque problème existe une solution, et que si je ne peux la trouver par moi-même, je trouverais toujours une aide bienveillante sur mon chemin. Voyager à vélo c’est aussi redécouvrir les distances en comptant les kilomètres, garder patience lors d’une montée interminable et savourer chaque petite victoire ou récompense.

 3. Être une femme en voyage

Au cours du voyage, j’ai souvent eu la sensation de devoir me battre deux fois plus, du fait de mon genre : contre les préjugés, contre une vulnérabilité additionnelle, contre mes propres peurs et inquiétudes.

D’un autre côté, être une femme a facilité les contacts et la confiance que l’on m’a accordée. 

Je me suis ainsi confrontée dans toute sa puissance à la condition d’être une femme, en Europe, tout en soutenant l’indépendance d’une cambodgienne à des milliers de kilomètres de moi.

 Tout au long de ce voyage j’ai demandé autour de moi ce que chacun pensait être le plus essentiel pour améliorer l’égalité des genres. Une grande majorité m’a répondu l’éducation, faisant ainsi écho à la mission de l’École du Bayon, à la raison de mon voyage et à celle de mon engagement. J’avais la sensation de soutenir un débat constructif et de voir apparaître un consensus : que l’éducation est la clé du progrès social, mais aussi qu’il est important de prendre conscience que cette clé n’est pas encore universelle. Qu’il est important de porter ces projets pour leur donner de la voix.

20 décembre. La fin de beau périple.

Devant moi, l’acropole d’Athènes. Derrière moi, les quelques 5000 km que je viens de parcourir. Outre la satisfaction d’avoir réussi à traverser six pays aux cultures diverses, la surprise d’avoir atteint 200% de notre objectif, et donc 5000€, m’a comblée de joie. Pouvoir financer l’intégralité des études de 2 jeunes filles m’a prouvé qu’en osant l’impossible, on peut contribuer à rendre les rêves d’égalité plus proches de la réalité.

Aujourd’hui, si cette aventure à vélo se termine, elle m’aura ouvert un champ d’opportunités que j’ai hâte de saisir. Elle m’aura donné les ressources essentielles pour continuer d’explorer ce cheminement personnel et poursuivre mon engagement pour les droits humains, notamment celui des femmes.

Parrainer l’Ecole du Bayon – Pourquoi ?

Parrainer l’Ecole du Bayon – Pourquoi ?

C’est en 1993 que l’école du Bayon a accueilli ses premiers élèves à l’école primaire. Pendant bientôt 20 ans d’existence, notre association s’est agrandie et diversifiée. Programme d’accompagnement des étudiants dans le secondaire, école de pâtisserie et de boulangerie, formation en agroécologie, développement d’activités rémunératrices pour les familles des élèves… Tout ça a pu prendre vie grâce au soutien précieux d’un groupe de personnes : nos parrains, marraines et sponsors.

Ils/elles n’étaient au commencement qu’ une petite vingtaine et ils forment désormais une communauté de plus de 450 personnes. L’école du Bayon, c’est une grande famille, dans laquelle chaque personne joue un rôle : des volontaires, à Thorth, notre directeur exécutif, jusqu’aux donateurs ponctuels. Les parrains et marraines jouent un rôle central dans ce magnifique tableau car au délà de donner vie à nos projets, ils les soutiennent sur le long terme. Comptables, artistes, professeurs des écoles, de Paris aux petits villages du Vaucluse en passant par Londres ou Singapour, autant de profils différents qui constituent la première force de nos projets. 

Notre gratitude est immense et remercier ces hommes et ces femmes est une priorité pour nous. Nos échanges réguliers avec eux nous permettent de maintenir des liens forts au fur et à mesure des années. Une présentation actualisée de nos projets 1 mois sur 2, une newsletter qui traite les sujets de fonds chaque trimestre, un lien direct avec les actualités du terrain sur les réseaux sociaux et par échange direct avec notre responsable de communication… nous mettons tout en œuvre pour les placer au cœur de nos projets. Authenticité et sincérité sont les maîtres mots de cette relation qui nous permet de fournir une éducation de qualité aux enfants vivants dans l’enceinte des temples d’Angkor.

En parrainant l’Ecole du Bayon, ils/elles ont décidé de soutenir une éducation de qualité, entièrement gratuite pour plus de 450 jeunes, qui prend en charge tous les besoins fondamentaux liés au bon développement des enfants/étudiants. Si une éducation de qualité est essentielle pour avancer dans la vie, il est au moins tout aussi important de favoriser le développement personnel aux travers d’activités ludiques, culturelles et sportives.  C’est pourquoi nous avons intégré diverses activités au sein même du cursus scolaire, de la pratique d’une activité physique à l’éveil culturel et artistique.

Vous aussi, prenez place dans cette magnifique toile de liens humains (participation à partir de 13€ par mois). Toutes les informations sur le parrainage et autres modes de soutien sur notre site  : https://ecoledubayon.opte.io/nous-soutenir/