Ronouch, coordinatrice du programme Social et Santé : un rôle clé auprès de nos bénéficiaires

Ronouch, coordinatrice du programme Social et Santé : un rôle clé auprès de nos bénéficiaires

Ronouch est la nouvelle coordinatrice du programme social et de la santé à l’école primaire. Elle nous raconte son quotidien et les actions qu’elle mène tout au long de l’année et notamment la visite annuelle des familles.

Quelles sont les principales actions que tu mets en œuvre à l’école primaire ?

Distribution Kits d'Hygiènes Ecole primaire

À l’école primaire, je m’occupe de plein de choses différentes. Je participe notamment aux conseils de classe qui ont lieu chaque trimestre pour faire le point sur les besoins de chaque élève et les résultats des évaluations. Je m’occupe aussi du suivi de santé et d’hygiène de chacun (Gestion du budget annuel pour l’achat des kits d’hygiène, gestion de la distribution des kits, travailler avec les cliniques et hôpitaux partenaires, faciliter et organiser le séjour des enfants qui se font soigner en dehors de la province de Siem Reap).

Je soutiens et stimule la bonne fréquentation scolaire des élèves en effectuant un contrôle régulier des absences et je les encourage dans leur apprentissage en essayant de trouver une solution plus professionnalisante si l’élève ne veut plus venir à l’école.

Mon rôle est également de superviser et de coordonner le recrutement des élèves de l’école primaire du Bayon (collecter les candidatures, sélectionner les élèves), d’assurer la visite annuelle des familles (créer un planning de visite au domicile des familles, remplir la base de données, assurer un compte-rendu avec l’équipe de l’école primaire), d’engager les familles dans le processus de scolarisation de leur enfant par le biais de réunions, d’ateliers et de soutien alimentaire ou médicamenteux lorsqu’elles en ont besoin.

Peux-tu expliquer en quoi consiste la visite annuelle des familles qui a lieu chaque année ?

Nous réalisons la visite des familles une fois par an. Au cours de l’année académique 2021-2022, nous avons 253 élèves et 184 familles qui ont en moyenne 2 enfants dans notre programme. L’objectif de cette visite est d’en savoir plus sur la situation familiale de nos bénéficiaires et sur son évolution afin de déterminer leur niveau social pour la nouvelle année scolaire. A la fin de toutes les visites, une réunion avec toute l’équipe est organisée pour présenter la situation sociale de chaque famille et ainsi établir un niveau social.

Quelles sont les questions posées pour déterminer ce niveau social ?

Nous avons 6 catégories de questions à poser à chaque famille pour pouvoir analyser au mieux quel va être leur niveau social.

Tout d’abord, nous leur posons des questions sur la famille, combien y’a-t-il de membre dans la famille actuellement, y-a-t-il eu des naissances ou des décès ? Ont-ils un emploi actuellement et si oui, quel est-il ? Les membres de la famille sont-ils en bonne santé ?

Ensuite, viennent les questions concernant le logement et leurs différents biens, pour savoir avec quels types de matériaux sont construites leurs maisons ? Comment est leur installation sanitaire ? Comment ont-ils accès à l’eau ? Ont-ils accès à l’électricité ? Est-ce qu’ils ont leur propre champ ou terrain à côté de leur habitation et quel est le prix ? Quelle est la taille de leur maison et du terrain ? Combien ont-ils de motos ? Ont-ils des animaux ? Possèdent-ils une voiture, un tracteur ou tout autre véhicule ?

Enfin, viennent les questions concernant les revenus et les dépenses. Nous cherchons à établir une moyenne de leurs biens matériels et financiers qui nous permettent, à la fin de la visite, de faire correspondre ces réponses à nos critères et donc d’évaluer leur niveau de vie actuel.

Comment se déroule chaque visite ?

Ronouch en visite chez une famille

Tout d’abord, nous devons établir un planning des visites annuelles avec la date et l’heure. Nous essayons toujours de regrouper les visites des familles qui habitent dans le même village. Trois à quatre visites sont prévues par demi-journée et nous nous rendons au sein de chaque domicile de chaque famille. Après avoir terminé la visite des familles, nous présentons les résultats lors d’une réunion d’évaluation pour discuter du niveau social de chaque famille et informer chaque membre de l’équipe de la situation de chacune d’entre elles.

Qu’est ce qui est le plus challengeant lors de ces visites ?

Comme les familles sont toutes éparpillées dans des villages autour des temples d’Angkor, il est parfois difficile de se souvenir de l’endroit où vivent nos 184 bénéficiaires tout en sachant qu’elles n’ont pas d’adresses postales. La région des temples est une immense forêt dont le terrain n’est pas toujours simple à maîtriser. Il faut donc du temps pour mieux les connaître et toujours les prévenir de notre visite en amont.

Quels sont les moyens par lesquels les familles peuvent te contacter pour signaler une situation compliquée ?

Lors de ma prise de fonction en tant que coordinatrice du programme social et de la santé à l’école primaire, je me suis présentée auprès de chaque famille et je leur ai donné un numéro pour me contacter à tout moment. Si je ne suis pas joignable, la famille peut toujours joindre l’équipe de l’école primaire qui me transmettra l’information.

La place de l’art dans l’éducation: un élément indispensable ?

La place de l’art dans l’éducation: un élément indispensable ?

À l’École du Bayon, nous sommes convaincus que l’accès à une éducation de qualité passe également par la pratique d’activités extra-scolaires, faisant partie intégrante de l’éveil et du développement de l’enfant.

C’est pourquoi, nous offrons aux élèves de l’école primaire une ouverture sur les arts et la culture dès le grade 1, auxquels ils n’ont pas accès via leurs familles : cours d’arts plastiques, cours de danse et de marionnettes traditionnelles, sorties culturelles. 3 heures par semaine sont dédiées à la pratique d’une activité physique ainsi qu’à l’éveil culturel et artistique.

Des jeux éducatifs et des livres sont également mis à leur disposition à la bibliothèque pour leur donner le goût de la lecture.

Pourquoi est-il important d’encourager l’enseignement de l’art à l’école ?

Théâtre d'ombres à l'école primaire

La présence d’activités artistiques à l’école stimule l’engagement de l’élève dans sa réussite scolaire, accroît son implication et sa motivation en classe et c’est également un élément important de développement du sentiment d’appartenance à son milieu. De plus, l’art permet aux élèves les plus en difficultés, d’obtenir davantage d’autonomie, de pouvoir s’exprimer librement et de découvrir de nouvelles compétences.

L’art sous toutes ses formes, offre ainsi la possibilité aux élèves d’exprimer leur créativité et d’apprendre à travailler en équipe tout en s’amusant.

L’arrivée du programme Art Culture et Sport à l’ École du Bayon

Débuté en 2018, le programme Art, Culture & Sport vise à renforcer la créativité, la confiance en soi et la capacité de réflexion personnelle des élèves de l’école du Bayon.

Des sorties scolaires sont également organisées pour permettre aux élèves de visiter des lieux qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion de découvrir dans un cadre familial. C’est une opportunité pour eux d’enrichir leur connaissance et d’apprendre différemment.

Enfin, des cours de sport sont dispensés chaque semaine pour développer des aptitudes qui ne sont pas enseignées dans les autres cours.

À travers ce programme, l’école souhaite éveiller la curiosité des élèves et enrichir leur culture personnelle, valoriser et reconnaître la culture khmère et encourager les valeurs de respect de soi-même et des autres.

Enfants de l'école primaire qui jouent au foot
Danse APSARA à l'école primaire
Enfants de l'école primaire à la ferme aux papillons

Afin de valoriser les symboles de la culture khmère, l’école du Bayon a mis en place des cours de musique, danse et marionnettes traditionnelles khmères.

Le Cambodge est le berceau d’une des cultures les plus riches du Sud-Est asiatique. Les arts cambodgiens tels que la musique, la danse, le théâtre remontent à des temps très anciens et notamment pendant la période de l’empire Khmer (802 – 1431) sous l’influence de l’hindouisme et du bouddhisme.

Cependant, pendant la période Khmer Rouge, toute forme d’art a disparu du fait de la brutalité de ce régime communiste qui interdisait la pratique d’activités.

L’art cambodgien doit donc fleurir à nouveau et l’école du Bayon participe à la transmission de ces symboles importants de la culture grâce à des cours d’instruments khmer, des cours de danse APSARA et des cours de théâtre d’ombres khmer.

Enfants de l'école primaire qui jouent de la musique

Au Cambodge, la musique rythme les cérémonies, fêtes ou rites à l’aide d’instruments traditionnels. Notre professeur de musique Phlong Poeun apprend à nos élèves à jouer de ces divers instruments khmers comme le Tro Saun, une vièle verticale à deux cordes au corps en bois dur, le Takhe ou Krapeur, une cithare posée sur le sol à frettes et à 3 cordes en forme de crocodile ou encore des percussions.

L’art incontournable de la culture khmère, sont les danses traditionnelles Apsara. Autrefois exclusivement réservées aux rois et à leurs cours, ces danses envoûtantes trouvent leur origine du côté de l’Inde. Les apsaras seraient des nymphes issues du barattage de l’océan de lait qui est à l’origine de l’univers, selon la religion hindouiste. Cet art est enseigné à l’école primaire, aussi bien aux filles qu’aux garçons, grâce à nos deux professeurs San Theany et Run Marin.

Danse APSARA à l'école primaire
Théâtre d'ombres à l'école primaire

Le théâtre d’ombres au Cambodge, « Sbek Thom » en Khmer, est inscrit, depuis 2008, à l’UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité. Il met en scène des marionnettes plus ou moins grandes (pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de haut), fabriquées en cuir de vache ciselé. Considéré comme un art sacré durant la période angkorienne, les représentations de marionnettes n’étaient à l’époque données que lors d’événements célèbres (nouvel an Khmer, anniversaire du roi et vénération des personnages illustres). Aujourd’hui, le Skeb Thom a dépassé ce cadre purement rituel pour devenir un symbole à part entière de la culture artistique khmère. A l’Ecole du Bayon, notre professeur Keo Kea est en charge de  faire perdurer cette tradition auprès des enfants.

Notre objectif est ambitieux : donner une représentation de tous ces enseignements artistiques à la fin de l’année scolaire.

Un laboratoire de transformation alimentaire pour notre école d’agroécologie

Un laboratoire de transformation alimentaire pour notre école d’agroécologie

Restaurants Sans Frontières, association fondée en 2007 a pour but de favoriser une alimentation saine, dans de bonnes conditions, au sein d’écoles, d’orphelinats et centres de formation dépourvus de cuisine ou de réfectoires salubres. Leur mission est de donner à ces organisations les moyens nécessaires à la construction et l’entretien de ces structures, via le financement de projets tels que la création et la rénovation de cantines et réfectoires scolaires.

Madagascar, Haïti, Vietnam, Laos, Maroc, Restaurants Sans Frontières soutient de nombreux projets à travers le monde et notamment au Cambodge, où l’association a décidé de nous accompagner sur la rénovation de notre laboratoire de transformation alimentaire.

La présence d’un laboratoire de transformation alimentaire nous a semblé indispensable au sein de notre école d’agroécologie ouverte en 2020. En effet, l’une des bases de l’agroécologie est la diversification des espèces cultivées. Cette diversification qui intègre la culture de fruits et de légumes mais aussi d’herbes, de plantes et de fleurs est vue comme une clef pour sécuriser les revenus des agriculteurs. Et c’est cette diversité qui permet également de créer différents produits transformés.

Ainsi, pour que notre formation en agroécologie combine à la fois des cours théoriques et pratiques, la création de ce laboratoire permet à nos professeurs de réaliser des cours applicatifs sur les techniques de transformation simples et adaptées aux ressources et moyens du Cambodge.

Sur le long-terme, l’objectif de ce projet est d’assurer la pérennité de notre formation, au même titre que notre Coffee Shop de l’école de pâtisserie, qui finance aujourd’hui 50% des frais liés à cette formation. Depuis toujours, l’un de nos principaux objectifs est de parvenir à un auto-financement partiel de nos écoles :  les revenus ainsi dégagés permettront d’être directement réinjectés dans le financement de l’école d’agroécologie.

En nous soutenant sur ce projet, Restaurants Sans Frontières a permis de rénover entièrement le bâtiment dédié à ce laboratoire : isolation, régulation thermique et normes sanitaires, les travaux ont été réalisés entre avril et juillet 2021, nous permettant de compléter le programme de formation de nos élèves, notamment pour la seconde promotion arrivée fin décembre.

Aujourd’hui, notre laboratoire est utilisé par nos professeurs pour la mise en place de cours pédagogiques permettant à nos élèves de développer de nouvelles compétences. Lors de leur dernier atelier, les élèves se sont familiarisés avec la technique de fabrication du sirop et du thé, leur permettant de comprendre les processus essentiels à la transformation de nos aliments.

Ces ateliers permettent à nos étudiants de compléter leur apprentissage et leurs réflexions quant aux multiples façons de gérer sa production et la diversification des produits qu’ils peuvent proposer : du légume sorti de terre qui compose nos paniers de légumes à la confiture vendue au sein de notre Coffee Shop.

Combinés à leur stage, ces cours pratiques viennent compléter notre formation en agroécologie, garantissant à nos étudiants un réel savoir-faire et une vraie connaissance du terrain à la fin de leur année d’études !

 Nous remercions chaleureusement Restaurants Sans Frontières pour leur soutien sur ce projet.

Des abeilles pour les mamans de l’Ecole du Bayon

Des abeilles pour les mamans de l’Ecole du Bayon

Lancé en 2021 par l’Unesco et Guerlain, le programme Women for Bees, dont la marraine est Angelina Jolie, a pour but de promouvoir l’apiculture à travers le monde tout en renforçant le rôle des femmes au sein de leur communauté.

Avant d’avoir une dimension sociale, le programme est principalement axé sur la protection et le repeuplement des abeilles, responsables de 90% de la pollinisation des fleurs sauvages à travers le monde. Aujourd’hui menacées par le dérèglement climatique, l’UNESCO prévoit d’installer 2500 ruches dans 25 réserves de biosphère à travers le monde : en France, en Italie, en Bulgarie, en Slovénie, en Russie, en Ethiopie, au Rwanda, en Chine ainsi qu’au Cambodge. En effet, la région du Tonlé Sap constitue une des plus grandes réserves de biosphère actuelles et la majestueuse forêt entourant les temples d’Angkor un lieu propice à leur développement.

L’initiative vise à étudier les bénéfices de la pollinisation tout en mettant les femmes au cœur de l’action. Métier majoritairement masculin, le programme Women for Bees, Des Femmes pour des Abeilles en français, encourage les femmes à être des « conceptrices du changement » en devenant apicultrices. La formation se déroule sur plusieurs semaines et consiste à enseigner à ces femmes les techniques d’une apiculture durable, les encourageant ainsi à apprendre et devenir de vraies expertes dans le domaine, avant de pouvoir étendre leurs connaissances à d’autres.

Au Cambodge, l’enjeu est de protéger les abeilles sauvages du pays, regroupant 4 espèces au total, là où en France qu’une seule espèce existe. Eric Guérin, biologiste français et spécialiste de la conservation des abeilles sauvages d’Asie et de l’apiculture durable, est en charge du programme à Siem Reap et forme 6 femmes au métier d’apicultrice, en travaillant avec l’une des espèces d’abeilles asiatiques qui existe ici, « l’apis cerana ». Sur ces 6 femmes, 4 sont des mamans dont les enfants sont à l’Ecole du Bayon.

 « Au-delà de l’apprentissage de compétences techniques, cette formation est l’opportunité pour elles de s’émanciper, par la prise de conscience qu’elles sont finalement capables de le faire. Toutes, la première fois, et comme souvent au Cambodge parmi les populations les plus défavorisées et notamment les femmes, répondent qu’elles ne sauront pas faire, ou qu’elles n’ont pas les moyens d’apprendre. Et finalement, elles ont été elles-mêmes surprises de leur capacité à se former sur le sujet. » explique Eric, qui travaille avec elles chaque semaine sur le terrain.

Situées dans l’enceinte des temples d’Angkor, ces futures apicultrices sont toutes issues d’un milieu défavorisé, critère de sélection pour faire partie du projet : si l’objectif numéro 1 est de préserver les abeilles, symbole fragile d’une planète abimée par le dérèglement climatique, l’objectif numéro 2, tout aussi important, est de renforcer les compétences des femmes à travers le monde en les incluant dans la préservation d’un environnement durable.

Eric explique qu’au cours des semaines, elles se sont transformées : « les femmes que j’ai aujourd’hui en face de moi ne sont pas les mêmes qu’il y a 4 mois. Elles ont gagné en assurance, s’expriment librement, donnent leur opinion. Leur transformation est remarquable, tout comme leur envie d’apprendre. »

Elles ont, plus que d’autres, un rôle important à jouer, notamment lorsque l’on sait qu’elles sont les premières impactées par le réchauffement climatique à travers le monde (PNUD), et que les conséquences de ces dérèglements entraînent des inégalités indirectement liées aux questions de genre et d’oppressions sociales auxquelles les femmes du monde entier font face aujourd’hui (Nations Unies).

A l’issue de la formation donnée par Eric Guérin, nos apicultrices en herbe travailleront conjointement avec certains guides des temples d’Angkor pour proposer aux touristes une visite de leurs ruches et une séance de sensibilisation à la préservation des abeilles à travers le monde. Cette activité leur permettra également de pouvoir générer un revenu complémentaire à leurs activités quotidiennes, améliorant ainsi leurs conditions de vie actuelles.

« La visite des ruchers par les touristes sera très importante, car cela permettra à ces femmes de voir que ce qu’elles font intéresse des gens du monde entier, qu’elles ont des choses à apporter et que ce qu’elles maîtrisent maintenant, peu de gens savent le faire également. »

Angelina Jolie est notamment venue leur rendre visite récemment, sur leurs terrains, pour les encourager et constater les progrès. C’est une chance inouïe pour elles de s’affirmer et de prendre confiance en elles, au sein de leurs communautés.

C’est également l’occasion pour ces femmes de partager leurs connaissances aux jeunes et moins jeunes de l’Ecole du Bayon qui les entourent et d’aider ainsi les autres à s’élever autour d’elles.

Écrit par Pénélope Hubert, responsable de la communication à l’Ecole du Bayon.

Les activités périscolaires à l’école primaire du Bayon: Rendre ludique l’apprentissage

Les activités périscolaires à l’école primaire du Bayon: Rendre ludique l’apprentissage

Quels types d’activités sont mises en place au sein de l’Ecole du Bayon ? Quelles est la valeur/dimension pédagogique de ces activités ?

Les activités mises en place dans notre école primaire sont principalement des activités culturelles ou sportives. Elles permettent aux enfants de découvrir des lieux, des pratiques, des activités qu’ils n’ont jamais faites. Habitant principalement dans l’enceinte des temples d’Angkor et aux alentours, nos élèves n’ont pas souvent l’occasion de sortir de cette zone et de visiter en profondeur la ville de Siem Reap. Par la mise en place de ces activités, nous cherchons à rendre concret et ludique leur apprentissage théorique en visitant par exemple des musées sur l’histoire du Cambodge ou sur l’histoire des temples. Mais aussi en visitant des fermes de soie, de papillons, de lotus, ou en allant à la rencontre d’ONG spécialisées dans la formation de rats ou de chiens démineurs, dans les arts du cirque et de danse khmère.

Chaque activité est pensée pour apporter de nouvelles connaissances aux enfants, développer leur culture générale mais aussi pour les distraire et pouvoir sortir du cadre de l’école.

Jusqu’à maintenant, nos élèves ont eu l’occasion de découvrir :

  • Apopo, un centre de rats démineurs
  • Senteur d’Angkor, un atelier d’artisanat cambodgien
  • Bayon Pastry School, un cours de pâtisserie avec nos élèves
  • Silk Farm Project, une ferme de soie
  • Khmer ceramic, un cours de poterie
  • Angkor zip line, une tyrolienne dans la forêt
  • Lotus farm, une ferme de lotus
  • Mini khmer Historical Museum, l’histoire du Cambodge
  • Butterfly farm, une ferme de papillons
  • Phare circus, un spectacle d’acrobaties

A quelle fréquence ces activités ont-elles lieu ?

Depuis la reprise des activités en Février 2022 elles ont lieu 2 fois par mois en moyenne. Nous séparons les classes en deux groupes (environ 15 élèves) et alternons d’une activité à l’autre pour qu’à la fin de l’année, les élèves puissent avoir participé à deux activités minimums.

Comment réagissent les enfants face à ce type d’activités ?

Les enfants sont toujours très heureux de quitter l’enceinte de l’école et de prendre un tuk tuk pour découvrir l’activité qui les attend. Ils sont très attentifs au trajet et à ce que l’on peut apercevoir sur la route car depuis 2 ans, avec la crise du Covid, toutes les activités ont cessées. La plupart d’entre eux n’ont pas encore eu la chance de quitter l’école pour découvrir une autre activité, ce qui les rend encore plus enthousiastes.

 

« Les enfants découvrent et vivent des expériences qu’ils n’ont et n’auront jamais l’occasion de faire dans leur vie de tous les jours. Ils apprennent l’histoire des lieux qu’ils visitent, comment et pourquoi ce lieu a-t-il été créé. Les activités extérieures permettent aux élèves de découvrir ce à quoi ressemble la vie en dehors de leurs villages, de vivre des expériences par leurs propres yeux, leur toucher, leur goût et leur odorat. De plus, ces lieux leur permettent de développer leur imagination et de leur faire réaliser toutes les possibilités qui s’ouvrent à eux. » Sokhea, responsable des activités.

Travaillez-vous avec des partenaires locaux pour l’organisation de ces activités ?

Nous travaillons exclusivement avec des ONG basées à Siem Reap. Nous les contactons pour leur demander de nous accueillir gratuitement, en nous faisant une visite de leur site, ou une activité manuelle en lien avec leur programme. Au fil des années nous établissons de forts liens avec ces ONG qui pour certaines, nous accueillent tous les ans !

 

Cependant, depuis la crise du Covid, plusieurs ONG ont fermées ou bien ne peuvent plus nous accueillir gratuitement, et cela devient de plus en plus compliqué pour trouver des sorties. Les touristes étant pour la plupart leur source de revenus ; sans leur venue, les ONG ont du mal à faire perdurer leurs activités, et donc à accueillir gratuitement des organisations comme la nôtre.

Écrit par Elisabeth Demaegdt, volontaire à l’Ecole primaire.