LES VISITES DE FAMILLE AVEC MARINE

LES VISITES DE FAMILLE AVEC MARINE

« En travaillant aux bureaux de l’ONG à l’école de pâtisserie en ville, nous sommes un peu comme dans une bulle, loin de la réalité du terrain, avec les odeurs de croissants, les open-air cinéma, les touristes et la communauté d’expatriés qui viennent commander leurs gâteaux d’anniversaire… Même en faisant des allers-retours quotidiens à l’école primaire dans les temples, nous pouvons en oublier d’où viennent nos étudiantes et étudiants. Là-bas, ils sont tous habillés de la même façon avec leurs jolis uniformes blanc et bleu, ils viennent nous saluer respectueusement d’un « Tchum Ripsour ! » les mains pressées l’une contre l’autre ; ils rient, ils courent, et semblent heureux, loin de tout problème. Toujours souriants, jamais un pleur, ces enfants nous impressionnent sans cesse.Mais les visites de familles permettent de nous rappeler d’où ils viennent, la réalité de nos programmes et l’impact de nos actions.

cabane en bois et en taule

Soky, notre assistante sociale chargée de l’école primaire, doit réévaluer le niveau social de l’ensemble des familles des étudiants chaque année. C’est un immense travail de terrain qui prend du temps et demande beaucoup d’énergie physique et mentale. Elle doit rendre visite à chaque famille et remplir le questionnaire qui a été prédéfini avec l’équipe sociale. Professions et salaires des membres du foyer, caractéristiques de la maison et du terrain, prêts et remboursements… Les familles doivent accepter de se mettre à nue et de dévoiler leurs faibles ressources. C’est le moment qu’elles choisissent pour parler de leurs problèmes si Soky n’est pas déjà au courant : le mari vient de s’en aller avec une autre femme, le fils a arrêté l’école pour travailler et aider la famille, du riz a dû être emprunté aux voisins… Les situations sont très diverses et aucune famille ne se ressemble.
Pour ces visites Soky ne se déplace jamais seule. Un barang, c’est-à-dire un blanc, l’accompagne à chaque fois. Nous la suivons sur les chemins de terre et de sable, de flaques dues à la saison des pluies, sans oublier les plastiques à perte de vue. Nous arrivons ensuite dans la famille où tous les échanges se font en Khmer. Nous aidons à prendre les photos de la maison et posons des questions complémentaires. Pour certains membres de l’association, c’est l’occasion de se rendre pour la première fois dans les villages, dans les familles, dans cet environnement à part entière où le temps semble s’arrêter.

Travailleur social mène une enquête

Même sans parler khmer, nous pouvons analyser les visages, les expressions, les silences et les intonations de chacun. Saisir les gênes et les détails qui voudraient rester cachés. Compliqué dans cette culture où il ne faut pas perdre la face… Analyser quelle famille est plus en difficulté qu’une autre est une lourde tâche. Comment comparer un orphelin à une famille qui a un parent gravement malade, à un foyer avec 10 membres sous le même toit, à une autre dont l’enfant a un grave handicap mental qui n’est pris en charge nulle part au Cambodge ? C’est le dur travail de Soky qui est en permanence dans les villages au contact de nos familles. Ecouter et comprendre sans se laisser submerger par ses émotions, garder une distance tout en gardant son humanité.

De notre côté, la journée est finie, nous retournons dans notre cocon en ville. Mais tous ces visages, toutes ces familles vulnérables qui vivent dans ces maisons en bois, sans eau, sans électricité, au contact des chiens remplis de puces et des moustiques tigres ne nous ont pas laissés indifférent. Ils nous rappellent le choix que nous avons fait, pourquoi nous nous levons tous les matins, au cas où nous aurions tendance à l’oublier. »

maison en bois

« By working at the NGO offices at the Bayon pastry school in town, we are a bit like in a bubble, far from the reality of the field, with the smell of croissants, open-air cinema, tourists and the expat’ community who come to order their birthday cakes … Even by making daily trips to the primary school inside Angkor temples area, we can forget where our students come from. At school, they are all dressed in the same way with their pretty white and blue uniforms, they come to us respectfully saying « Tchum Ripsour!”. Hands pressed against each other, they laugh, they run, and seem happy, far from their problems. Always smiling, never crying, these children impress us constantly.But the family visits remind us where they come from, the reality of our programs and the impact of our actions.
cabane en bois et en taule

Soky, our primary school social worker, needs to re-evaluate the social level of all students’ families each year. It is a huge fieldwork that takes time and requires a lot of physical and mental energy. She must visit each family and complete the survey that has been preset by the social team. Professions and salaries of families’ members, characteristics of the house and the land, loans and debts … Families must reveal their limited resources. This is the moment to talk about their problems if Soky is not yet aware of them : the husband has just left with another woman, the son has stopped school to work and help the family, rice had to be borrowed from the neighbors because of a lack of resources… The situations are very diverse and none of the family situations are the same.
For these visits Soky is never alone. A “Barang”, in other words a white person, go with her every time. We follow her on dirty roads and sand, through puddles due to the rainy season, not to mention plastics everywhere. We arrive then in the family where all the discussions are in Khmer. We help Soky to take pictures of the house and we can ask complementary questions. For some members of the association, this is the opportunity to visit the villages for the first time and to meet our families in their environment where time seems to stop.

Travailleur social mène une enquête

Even without speaking Khmer, we can analyze the faces, the expressions, the silences and the intonations of each one. We can sometimes understand the discomfort and see what would like to remain hidden. Complicated in this culture where you must save face … Analyze which family is more in need than another is a heavy task. How do you compare an orphan with a family who has a seriously ill parent, a home with 10 members under the same roof, to another whose child has a severe mental handicap that is not supported anywhere in Cambodia? It is Soky’s hard work: she is constantly in the villages in contact with our families. Listen and understand without being overwhelmed by her emotions, keep a distance while keeping her humanity.

On our side, the day is over, we return to our cocoon in town. But all these faces, all those vulnerable families who live in these wooden houses, without water, without electricity, in contact with dogs filled with fleas and tiger mosquitos did not leave us indifferent. They remind us of the choice we made, why we get up every morning, in case we tend to forget it. »

maison en bois

LES JOYAUX DE KAMPOT OFFERTS PAR FAIR FARMS A L’ECOLE DU BAYON

LES JOYAUX DE KAMPOT OFFERTS PAR FAIR FARMS A L’ECOLE DU BAYON

Depuis 2 ans nous vendons du poivre de Kampot au profit de l’école du Bayon. Ce dernier nous est offert par Fair Farms, une société qui a été créée au Cambodge en 2014.
 
Nous mettons ce poivre dans de petits sacs en Krama (tissu traditionnel cambodgien) confectionnés par la maman d’un élève de l’école primaire. La vente de ces sachets nous permet de soutenir notre association. Le poivre peut-être acheté au Coffee Shop de l’école de pâtisserie mais aussi à l’occasion d’événements extérieurs comme le gala de charité à Paris, notre partenariat avec Albert Menez et des ventes diverses à Singapour et au Cambodge… 
 
De plus, le travail de confection de ces sachets permet à cette maman de dégager un revenu complémentaire qui participe à l’amélioration des conditions de vie de sa famille. La totalité du fruit de ces ventes revient à l’école du Bayon et nous aide à scolariser les enfants démunis vivant autour des temples d’Angkor. 
 
2 sachets de poivre rouge et bleu

La société Fair Farms commercialise « Les Joyaux de Kampot », et son nom reflète la volonté de ses fondateurs : être équitable et aider la population locale. “La philosophie de Fair Farms s’articule autour de 2 axes majeurs: le respect de la terre via une agriculture raisonnée 100% bio et le respect de l’humain via la mise en place d’une charte de responsabilité sociale afin d’améliorer au maximum les standards de vie de nos employés. Vacances, congés maternités, assurances, salaires confortables, repas, éducation… Nous prenons soin de notre farmily!” Norbert Binot – Fondateur de Fair Farms.
 

L’équipe est composée de fermiers expérimentés qui cultivent le poivre depuis des générations. Ils contrôlent chaque arbre pour s’assurer de leur bonne santé et des tests gustatifs sont effectués chaque jour pour maintenir une qualité optimale.

portrait producteurs de poivre

Les techniques de productions des « Les Joyaux de Kampot » sont 100% bio et traditionnelles :
– Arrosage manuel pour un meilleur contrôle des maladies & insectes
– Utilisation de ficelles naturelles faites sur place pour éviter une pollution des sols
– Respect des méthodes de culture traditionnelles
– Engrais naturels
– Récolte et tri manuels
– Séchage au soleil sur tables surélevées dans un espace clos pour éviter toute contamination avec le sol ou les animaux ou insectes.
 

Fair Farms garantie ainsi une qualité optimale. Ce produit est certifié AB et la société est la première et unique certifiée commerce équitable « Fair For Life » du Cambodge. De plus, les responsables de Fair Farms sont très engagés dans la protection de l’environnement et allouent 2% de leur chiffre d’affaire à différents projets de développement (recyclage de plastique et de verre, création d’un premier filtre à eau pilote à la ferme…). Cette qualité permet à Fair Farms de compter parmi ses clients certaines des plus grandes tables de la gastronomie : Pierre Gagnaire, Romain Meder, le centre de formation Alain Ducasse, Julien Royer, Alexandre Couillon, etc.

sacs contenant différents poivres de couleur

L’école du Bayon remercie Fair Farms et ses responsables pour leur soutien fidèle et pour leur travail qui « fait pousser le Cambodge » et notre action. Bravo !

homme tenant du poivre dans les mains

 
We have been selling Kampot pepper for 2 years in order to support Bayon school activities. This pepper is offered by Fair Farms, a company created in Cambodia in 2014. The pepper is packed in small Krama bags made by the mother of one of our primary school student. The incomes generated through the selling of these bags increases Coffee Shop annual revenues and is also an opportunity for organizing external events such as the charity gala in Paris, the Albert Menez special offers, various sales in Singapore and Cambodia…
In addition, the selling of these Krama bags helps the mother to get additional income that contributes in improving her family living conditions.
 
All the profits generated from these sales benefits to Bayon School and help us to provide quality education to youths living in the temples of Angkor.
 
2 sachets de poivre rouge et bleu
 
Fair Farms sells « The Kampot Jewels », and its name expresses its founders’ willingness: to be fair and to help the local population. « The Fair Farms philosophy is based on two main themes: respect for the land through 100% organic farming and respect for the human through the implementation of a social responsibility charter to improve to the way of life of our employees. Holidays, maternity leave, insurance, comfortable wages, meals, education, we take care of our family! “Norbert Binot – Founder of Fair Farms.
The team is composed of experienced farmers who have been growing pepper for generations. They control each tree to ensure their health and taste tests are done daily to ensure the optimal drying and quality.
 
portrait producteurs de poivre
The production techniques of « Kampot Jewels » are 100% organic and traditional:
– Manual watering for better control of diseases & insects
– Use of natural twines made on site to avoid soil pollution
– Respect of traditional farming methods
– Natural fertilizers
– Manual harvesting and sorting
– Drying in the sun on high table in enclosed space to avoid any contamination with the ground, animals or insects.
 sacs contenant différents poivres de couleur
 
That way, Fair Farms guarantees optimum quality. This product is AB certified and Fair Farms is the first and only Fair Trade certified Fair Trade Company in Cambodia. In addition, Fair Farms managers are very committed in protecting the environment and allocate 2% of their turnover to various development projects (recycling of plastic and glass, creation of the first water filter at the farm…). This quality allows Fair Farms to include among its customers some of the greatest gastronomy tables: Pierre Gagnaire, Romain Meder, Alain Ducasse training center, Julien Royer, Alexandre Couillon, etc.
 

The Bayon School thanks Fair Farms and its managers for their faithful support and for their work that « allow Cambodia grow » and our action as well! Congratulations!

 

homme tenant du poivre dans les mains
THEAM’S HOUSE : un lieu extraordinaire pour une soirée inoubliable.

THEAM’S HOUSE : un lieu extraordinaire pour une soirée inoubliable.

Le 6 mars dernier s’est tenue la soirée de levée de fonds de l’École du Bayon – Bayon Charity Night. Nous avons eu la chance d’être incroyablement bien accueillis par Maddy de la galerie d’art Theam’s House à Siem Reap. Cette maison traditionnelle créée par l’artiste designer Lim Muy Theam, rassemble une collection de peintures, sculptures et instruments de musique conçus et créés sur place par l’artiste.
 
Pour l’occasion nous avons été soutenus par M. Fabrice PROCHASSON, meilleur ouvrier de France et actuellement chef de la création chez ARIZTA Food, qui s’est rendu au Cambodge pour travailler auprès de l’équipe khmère pour concevoir, cuisiner et organiser un incroyable buffet salé et sucré aux saveurs françaises et asiatiques.
 
2 chefs à un gala de charité
 
Toute l’équipe en cuisine était sur le qui-vive durant trois jours. Sokhoeurn Morn, notre cheffe de l’école de pâtisserie, a su faire l’intermédiaire entre les besoins d’un buffet de cette taille et notre équipe Khmère, pas ou peu habituée à des évènements de cette ampleur. La rigueur, l’efficacité et surtout l’adaptation ont été les maîtres mots des équipes en cuisine ! Les étudiantes ont mis du cœur à l’ouvrage et cette soirée aura été pour elles l’occasion de découvrir un buffet « à la française ». Tout le personnel français et khmer a aidé à l’organisation de l’évènement, chacun ayant une tâche bien précise (service, parking, accueil, vente, photos…).
 
Comme chaque année, nous avons pu compter sur le soutien de nombreux sponsors à Siem Reap qui nous ont appuyés à la fois sur les aspects logistiques mais aussi sur les boissons et le coût des matières premières.
 
Des invités à un gala de charité

 

Cette soirée a rassemblé 133 personnes et nous avons pu récolter 8 615$ grâce à la tombola et à la vente aux enchères !

Au-delà de la levée de fonds, indispensable au bon fonctionnement de l’ONG, cet évènement local fût aussi l’occasion de rassembler les « amis du Bayon » autour de notre savoir-faire et de leur montrer une nouvelle fois le professionnalisme et la rigueur de nos jeunes étudiantes. Vous souhaitez soutenir notre action pour l’éducation ? Rendez-vous ici si vous souhaitez faire un don ou ici si vous voulez souscrire un parrainage.

On 6th March our NGO hosted Bayon Charity Night – our annual charity night in Siem Reap. We received a very warm welcome from Maddy of the Theam’s House art gallery and event host. This traditional Khmer house created by designer Lim Muy Theam hosts an impressive collection of paintings, sculpture and music instruments made by the artist on site.
For the occasion, we were pleased to have chef Fabrice Prochasson, who holds the “Meilleur Ouvrier de France” title. This Chef of Creation at ARYZTA Food visited Cambodia to work with our team to create and prepare an incredible buffet mixing Asian and French flavours.
 
2 chefs à un gala de charité
 
For 3 days before the event, the whole pastry team was on fire. Our Chef Sokhoeurn Morn did a great job managing our small team, not used to such big events, to prepare a large buffet. Rigour, adaptation and efficiency were the keywords in the pastry lab! The students worked hard and that night was the opportunity for them to discover what a real ‘a la française’ buffet was. All the Bayon team got involved in organising this event: cooking, parking, reception, selling tickets, photographing… 
 
Des invités à un gala de charité
 
As every year, we were grateful to receive the valuable support of many sponsors in Siem Reap, helping with logistics, drinks and ingredients. We would also like to thank all the local businesses that generously offered prizes for the night. 
 
The charity night brought together 133 people and we are proud to have raised $8,500 through the lucky draw and auction sale! Beyond the fundraising, which is indispensable for our NGO, this event was the opportunity to bring together the ‘friends of Bayon School’ and demonstrate the professionalism and progress or our students.
 
If you would like to get involved and support our action, you can make a donation here or become a sponsor.
Le projet « potagers » vu par notre volontaire

Le projet « potagers » vu par notre volontaire

« Depuis plus d’un an, neuf femmes se lèvent chaque jour pour nourrir au quotidien les 250 élèves de l’École du Bayon. Livraisons des légumes à la cantine d’Élodie, arrosage, entretien des cultures, préparation de compost, d’insecticides naturels, les journées sont bien remplies. Au fil des plantations, des conseils, des ateliers, elles acquièrent l’expérience essentielle au bon fonctionnement du projet et à leur satisfaction personnelle.
Engagées dans ce travail à temps plein, c’est souvent dans leur jardin, la bêche à la main, que je les salue lorsque j’arrive chez elle pour la visite hebdomadaire. Un grand sourire en guise d’accueil, mon arrivée est entre autre l’occasion pour elles de lever le nez de leurs légumes. Commence alors un échange appuyé par le traducteur engagé pour le projet. Vérification de l’état des plantations, conseils sur les traitements à suivre en cas de maladies ou attaques par des insectes. Ensembles, nous apprenons au quotidien comment réagir aux imprévus inévitables d’une agriculture sans produits chimiques.
agricultrice travail dans un potager
 
Nous prenons le temps à chaque visite d’aborder tous les sujets : apport de graines, de petits matériels pour faciliter le travail, rappel des livraisons prévues. Cet accompagnement technique essentiel n’est pourtant qu’une partie du travail. Prendre des nouvelles de la famille, féliciter pour préserver la motivation, favoriser le partage d’expérience afin de créer une vraie communauté, toutes ces petites choses font partie intégrante de la mission. Car à chaque famille son histoire, à chaque visite son anecdote. Alors il est important de toujours garder à l’esprit que, parfois, tout ne fonctionne pas exactement comme prévu, tout n’avance pas comme on le souhaiterait. Grâce aux potagers, nous aidons des familles dont le contexte social est souvent difficile, et celui-ci passe bien entendu avant toute chose.
 
champ du projet potager
 
Ce projet, c’est bien plus qu’une histoire de légumes ! C’est le bouleversement du quotidien de ces femmes qui désormais ont une réelle responsabilité, c’est l’occasion pour elles de gagner en dignité par le travail. Le mercredi, dans les locaux de l’école, nous nous réunissons pour le rendez-vous hebdomadaire durant lequel le programme prend alors tout son sens. Certaines bien apprêtées, d’autres toujours en retard (l’un va d’ailleurs avec l’autre), chacune avec son caractère, vient vendre ses légumes pour la semaine suivante et récupérer ce qui lui est dû. Avec la cuisinière de l’école, nous élaborons alors le menu des jours à venir. Toutes réunies autour de cette table, une énergie incroyable jaillit lorsqu’elles annoncent avec fierté leur production à venir. Cette énergie comble les appréhensions, les baisses de motivations et redonne à chacun l’envie de continuer et d’avancer. Au-delà des différences culturelles et de la barrière de la langue, par le regard, on se comprend : ce projet est beau, valorisant, et vaut pleinement l’effort et les moyens investis. »

 
 
« For more than one year, nine women get up every day to feed the 250 students of Bayon School in vegetables. Deliveries of products to the Elodie’s canteen, watering, crop maintenance, compost and natural insecticides preparation… their days are very busy! Throughout the plantations, trainings and workshops, they acquire the essential skills to make the project and their personal satisfaction possible.
Engaged full time in this work, it is most of the time in their garden with a spade in hand that I greet them when I come to their place for the weekly visit. Welcomed by a big smile, my arrival is an opportunity for them to stop focusing on their vegetables. Then begins a conversation supported by the translator recruited for the project: checking of the plantation conditions, advices on the type of treatments to choose in case of diseases or insects attacks… Together, we learn daily how to react to unforeseen events due to chemical-free agriculture.
 
agricultrice travail dans un potager
 
During each visit we take time to address all topics: supplying seeds, providing small equipment to facilitate the work, reminding the delivery schedule. This technical support is essential but it is only one part of the job. Get news from the families, congratulate them to maintain willingness to continue, share experiences to create a sense of being part of a community, all these little things are part of our mission. Because each family has its own story, each visit has its anecdote. It’s important to keep in mind that sometimes everything does not work exactly as we planned or we would like. Thanks to the “green garden” project, we help families living in a difficult environment and naturally we put their needs first. 
 
champ du projet potager
 
This project is more than just a vegetable story! It is the upheaval of these women daily lives and an opportunity for them to gain real responsibilities and dignity through their work.
Each Wednesday, we organize meetings at Bayon Primary School during which our program becomes meaningful. Some are well prepared, others are always late, and each one with their own character, they come to sell their weekly harvest and to get paid for what they have delivered. Then, we elaborate the menu of the following week with the cook of the school. All gathered around a table, we can feel an incredible energy when they proudly announce their upcoming production. This energy provides to each the desire and the enthusiasm to continue and go further. Beyond the cultural differences and the language barrier, I feel we understand each other perfectly. This project is beautiful, gratifying, and fully deserves the effort and resources invested. »

SOKY et CHHEIN : deux femmes engagées pour l’éducation des plus défavorisés.

A l’Ecole du Bayon, la politique sociale est dirigée par Mr Thorth Torn, mais le travail de terrain et d’analyse est mené par nos deux assistantes sociales : Soky à l’école primaire et Chhein à l’école de pâtisserie. Toutes deux âgées de seulement 30 ans, elles prennent en charge de nombreuses activités au sein de l’équipe de l’École du Bayon.
Soky est arrivée dans notre équipe en 2017. Elle a grandi dans un village proche du temple d’Angkor Wat et a toujours vécu à Siem Reap. Après le lycée, elle souhaitait travailler dans le social mais comme il n’y avait pas de formation dédiée à Siem Reap, elle a intégré l’ACE (le centre australien pour l’apprentissage des langues étrangères).
Des gens posent devant l'école primaire
Pendant cette période, elle donnait également des cours d’anglais au sein de l’ABC Center afin de financer sa formation. L’enseignement est quelque chose qu’elle affectionne particulièrement. Son métier d’assistante sociale lui permet entre autre d’apprendre aux élèves les règles de vie en communauté, de savoir-vivre et les notions de respect. Et elle adore ça !
 
Après ses études, elle a continué de travailler au ABC Center mais cette fois en tant qu’assistante sociale. Cette expérience d’un an lui a permis de découvrir les rouages du métier et de se confronter à différentes situations. Elle a ensuite rejoint l’équipe du Bayon où elle a d’abord travaillé en binôme avec Viseth (qui était manager de l’action sociale à l’école primaire). Dès son arrivée, Soky a pris en charge l’aide médicale fournie aux élèves et la planification des visites de familles.
 
Après le départ de Viseth en 2018, Soky a pris pleinement en charge toutes les actions sociales en lien avec l’école primaire :
– Participation à la vie de l’école (soutien aux professeurs, mise en place des activités extra-scolaires, prévention des absences…)
– Conduite de l’aide médicale (coordination des visites des élèves dans les centres médicaux partenaires, distribution des kits d’hygiène…)
– Visites de familles (planification des visites annuelles et intervention ponctuelle en cas de besoin)
– Prise en charge du recrutement des nouveaux élèves (dossier de candidature, entretien avec les familles…)
– Suivi des étudiants du secondaire (mise à disposition d’un vélo, d’uniformes et de matériel scolaire à chaque rentrée, contrôle mensuel des absences et résultats, aide à l’orientation professionnel, soutien médical en cas de besoin…).
 
portrait d'une travailleur social
Même si son quotidien est très chargé, Soky adore son travail et la proximité que celui-ci lui permet d’avoir avec les élèves du Bayon et leurs familles. Les parents des élèves refusés lors de la sélection peuvent devenir agressifs avec elle, ce qui la touche au plus haut point. Elle arrive cependant à passer outre car elle sait que c’est à ce prix que nous pouvons assurer la qualité de l’éducation mise en place à l’école du Bayon.
 
Une fois par trimestre, elle organise une réunion de parents d’élèves pour les informer des actualités de l’école, leur rappeler les règles et répondre à leurs questions. Elle adore leur venir en aide et c’est pour elle une vraie vocation, elle ne s’imaginerait pas faire un autre métier. 
 
Au fur et à mesure, elle a noué un lien avec chacun des 400 élèves accueillis à l’école du Bayon et a appris à connaître les comportements de chacun, qu’ils soient positifs ou négatifs.
 
Elle a le sentiment aujourd’hui d’avoir trouvé le juste milieu entre autorité et relation de confiance. Elle est parvenue en seulement 2 ans à devenir le point de contact entre les parents et l’école primaire. Un gros travail l’attend ces prochains mois : le traitement des dossiers de candidature pour la rentrée prochaine et l’évaluation des familles. Elle et Mr. Thorn préparent également depuis plusieurs semaines un document formalisant la politique de recrutement de l’école du Bayon.
 
Toute l’équipe du Bayon la remercie pour son engagement, son professionnalisme et sa bonne humeur au quotidien. Bravo Soky !Une femme donne un cours dehors