Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

Un Nouveau Directeur pour l’École Primaire

 

 
Vantha HEM – A droite sur la photo

 

En novembre 2019, Vantha HEM a rejoint les équipes de l’Ecole du Bayon en tant que directeur de l’Ecole primaire. Riche d’un parcours varié, il a rapidement trouvé sa place auprès des équipes. Découvrons plus en détail ses motivations et son travail depuis maintenant 8 mois !


Vantha, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 42 ans, je suis marié et j’ai un enfant. J’ai débuté ma carrière en tant que professeur des écoles puis j’ai évolué pour prendre la direction de l’école de Tapen (ONG le Don du Cœur). Par la suite, j’ai travaillé en tant que gestionnaire de projets pour FRIENDS International, sur la réintégration de jeunes décrocheurs et enfin, j’ai rejoint Water For Cambodia en tant que directeur adjoint – Responsable des opérations.


Qu’est-ce-qui t’a le plus marqué à ton arrivée à l’Ecole du Bayon ? Et qu’est-ce que tu apprécies particulièrement depuis que tu travailles ici ?

L’environnement ! L’Ecole est vraiment située dans un endroit exceptionnel avec ces arbres gigantesques. J’ai aussi été marqué par le fait que tout était fourni aux enfants pour qu’ils puissent étudier dans un cadre satisfaisant (cantine matin et midi, matériel, uniformes…). Je suis très touché par l’ambiance au sein de l’équipe des professeurs et la solidarité des uns envers les autres. Je trouve que les élèves sont aussi très respectueux de l’autorité et des enseignants. Dans l’ensemble, ils ont un comportement plutôt honnête.


Quelle a été ta première réalisation ?

La première chose qui m’a semblé indispensable, c’était de connaître l’historique des élèves et de leurs familles, pour mieux comprendre le projet global de l’ONG. En parallèle, j’ai rapidement pris contact avec les autorités locales (chefs de villages, moines…) pour m’intégrer au mieux. L’école participe dorénavant à un comité inter-écoles qui a lieu une fois par mois.


Comment appréhendes-tu le fait de travailler avec des enfants qui viennent de milieux défavorisés avec des familles qui n’ont souvent, pas la possibilité de les soutenir ?

Il est vrai qu’à l’Ecole du Bayon, nos jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes. Pour ma part, j’ai travaillé plusieurs années sur la réintégration des élèves décrocheurs. Je m’appuie donc sur mon expérience mais aussi beaucoup sur l’équipe en place. Nous travaillons avec un comité où l’on convoque les parents des élèves qui ont trop d’absences ou qui ne sont plus investis. C’est parfois très compliqué de faire comprendre à la famille l’importance de l’éducation. Lorsqu’ils prennent du retard et qu’ils deviennent âgés (après le grade 6), c’est délicat car ils cherchent des petits boulots pour soutenir leur famille.


Après huit mois à la tête de l’école primaire du Bayon, peux-tu nous parler de quelques-unes de tes réalisations ?

En premier lieu, certaines choses ont évoluée au niveau des ressources humaines et de la formation. Sothea est devenu responsable administratif et Loan a été nommé responsable de la maintenance. Leurs rôles sont indispensables et je les forme et les pousse à prendre des responsabilités. L’ensemble de l’équipe des professeurs participe dorénavant chaque mois, à des formations qui les aident dans leur méthodologie et la production de leur contenu pédagogique. Ils sont très heureux de s’y rendre. Nous avons aussi mis en place de la formation en interne avec des school demonstration : chaque mois, un professeur passe une demi-journée dans la classe d’un de ses collègues pour s’inspirer des bonnes idées et les implémenter dans sa classe.

D’autre part, nous avons travaillé sur l’environnement et la sécurité. J’ai fait appel aux autorités Apsara pour couper les branches dangereuses des arbres morts et nous avons créé plusieurs espaces avec des fleurs et des plantes.

Enfin, comme je le disais au début, j’ai travaillé pour une bonne collaboration entre les moines de la pagode et les membres de notre équipe. Nous sommes sur leur terrain et il est indispensable d’avancer ensemble pour garantir le futur de notre école.


Une dernière question, comment parviens-tu à maintenir la motivation de tes équipes pendant la crise covid ?

Au début, nous avons divisé les professeurs en deux groupes pour garantir la distanciation sociale. Certains travaillaient de chez eux, pendant que d’autres venaient à l’école pour ranger, décorer les classes et faire le point sur la préparation des leçons. Rapidement, nous avons mis en place des cours à distance pour tous les élèves avec un système de devoirs à faire à la maison. Ils viennent 5 par 5 chercher des documents, qu’ils rapportent la semaine suivante. Ce travail demande une grande organisation de la part des équipes et nous espérons pouvoir rouvrir l’école bientôt.

 

8. Staff ecole primaire + Vantha

Vantha HEM – On the right

 

In November 2019, after a rich and diverse career, Vantha HEM joined the Bayon School as headmaster for the Primary School and he has easily integrated the team. Read on to learn what motivates him and what he has been working on for the last 8 months.


Vantha, can you tell us briefly about yourself?

I am 42 years old and I have one child. I started my career as a school teacher before taking over as headmaster of the Ta Pen School (NGO Le Don du Chœur). I then worked for FRIENDS International as project manager for the reintegration of young dropouts before joining Water for Cambodia as deputy manager and head of operations.


What has struck you the most since arriving in Bayon School? And what do you appreciate the most since starting work here?

Its location! The school is located in a really exceptional place with all these gigantic trees. I have also been impressed by the fact that everything is given to the children to ensure that they can study in a good environment (canteen morning and midday, school supplies, uniform, …). I am touched by the atmosphere within the team of teachers and the solidarity between them. I also find that the pupils show great respect towards authority and the teachers. As a whole, the children are all quite honest.

Ecole primaire 4


What was the first thing you did?

For me, it seemed essential to get to know the children, their background and their families, in order to understand better the global project of the NGO. At the same time, I got in touch quickly with the local authorities (village chiefs, monks, …) to introduce myself. The school now participates once a month in an inter-school committee.


How do you perceive working with children who come from very poor backgrounds & whose families are very often unable to support them?

It is true that the pupils of the Bayon School are, for the most part, left to care for themselves. I worked for several years on the reintegration of young dropouts and so I make use of that experience as well as that of the current Bayon team. We work with a committee which summons the parents whose children miss too much school or who are no longer invested enough in the programme. It can be complicated to get the families to understand the importance of education. When the children fall behind and grow older (after Grade 6), it becomes delicate as they search for odd jobs to help support their family.

2. Ecole en 2019 v4


After eight months as headmaster of the Bayon Primary School, can you tell us about some of your achievements?

Firstly, some things have changed in human resources. Sothea has become the administrative manager and Loan the maintenance manager. Their roles are essential; I am training them and encouraging them to take on more responsibilities. The full team of teachers now takes part once a month in training programmes to help them with their teaching methods and the creation of their curricula; they are all very happy to participate. We have also implemented internal training with « school demonstrations ». Once a month, a teacher spends half a day in the class of a colleague to observe, pick up some good ideas and then introduce them in his/her own class.

We have also worked on the school surroundings and safety. I have requested that the APSARA authorities cut down the dangerous branches of dead trees and we have planted several areas with flowers and plants.

Lastly, as I was saying at the beginning, I have been working on promoting good relations between the monks from the pagoda and our team members. We are on their land and it is indispensable that we work together to ensure the future of our school.

Arbre 2


A last question: how do you manage to keep everybody motivated during the COVID-10 crisis?

At the beginning, we split the teachers into two groups to ensure social distancing. Some worked from home, whilst others came to the school to tidy up, decorate the classes and review the preparation of the lessons. Very early on, we set up distance learning for the pupils with work they could do at home. They come in groups of 5 at a time to pick up documents which they then bring back the following week. This system requires a great deal of organisation by the teachers. We are all hoping that we can reopen the school very soon.

 

Graine de Champions !

Graine de Champions !

Le programme sportif de l’école primaire du Bayon est né début 2018 et s’est rapidement développé depuis 2 ans et demi. Les élèves pratiquent de façon hebdomadaire de multiples sports à l’école et sont engagés durant l’année dans différents matchs ainsi qu’une compétition officielle : le championnat régional inter-écoles. Découvrez les prouesses de nos champions en images !


Afin de compléter le programme classique suivi à l’école primaire du Bayon et dans notre volonté d’une approche pédagogique différente, centrée sur les besoins de l’élève et qui se matérialise également par des cours d’arts, les cours de sport hebdomadaires ont été introduits en février 2018 pour les Grades 2 à 6, avec le recrutement d’un professeur de sport. Ces cours ont été par la suite élargis au Grade 1 à la rentrée scolaire d’octobre 2018. Pour poursuivre ces efforts et proposer à nos élèves un programme sportif de qualité, nous avons aussi augmenté le temps consacré dans l’emploi du temps en 2019-2020 en passant de 40 minutes à 1 heure 20, chaque semaine.

Enfants sur un terrain de foot
Chuon Dorl est notre professeur de sport diplômé et formé notamment par l’association Kampuchea Balopp, qui fait la promotion du sport au Cambodge
Les cours de sports permettent aux élèves de développer des aptitudes qui ne sont pas forcément enseignées dans les autres matières :
  • Esprit d’équipe
  • Confiance et dépassement de soi
  • Goût de l’effort
  • Respect des autres et des règles
  • Esprite d’initiative et de responsabilité
  • Sens de l’engagement.

Ces cours sont aussi un moment pour se dépenser et s’amuser en découvrant différents sports et activités ludiques.


A la rentrée 2018, tous les élèves du primaire ont reçu un uniforme de sport floqué à l’effigie du Bayon (short et t-shirt). Ces uniformes seront renouvelés à la rentrée 2020. L’école du Bayon a de plus consenti de gros investissements pour faire de l’école un endroit adapté à la pratique sportive. Des équipements sportifs ont été installés, notamment des buts de foot et un bac à sable pour l’athlétisme, et du petit matériel sportif a été acheté (plots, chasubles, ballons). Grâce à ces investissements, les élèves peuvent maintenant s’essayer à de nombreux sports : football, volleyball, saut en longueur, saut en hauteur, course à pied.

Enfant qui saute en longueur devant camarades

En 2019, pour la première fois de son histoire, l’Ecole du Bayon a participé au championnat régional inter-écoles, organisé par le Gouvernement et avec de nombreux sports au programme : football, basketball, volleyball, athlétisme. En football, une équipe masculine, une équipe féminine et une équipe mixte se sont engagées dans l’aventure.

En 2020, l’expérience a été renouvelée et encore plus d’enfants ont pu participer à cet événement. Ils étaient 30 inscrits répartis entre l’équipe de football masculine et l’équipe d’athlétisme mixte avec plusieurs disciplines au programme : saut en hauteur, saut en longueur, sprint, course à pied, relais et épreuves mixtes (s’apparentant à un pentathlon). En amont de la compétition, des sessions d’entraînement spécifiques pour nos petits champions ont été organisées, avec entre autres deux matchs de football contre d’autres écoles primaires à l’issue desquels notre équipe est sortie doublement victorieuse.

Enfants qui s'étirent avant de faire du sport

En 2020, l’équipe de football n’a pour la 2ème année malheureusement pas passée le premier tour mais nous n’abandonnons pas et préparons l’année prochaine avec enthousiasme. En athlétisme, pour notre première participation, les résultats ont été excellents, avec notamment 2 podiums et trois 4èmes places :

  • 1er en saut en longueur chez les garçons
  • 3ème en relais féminin
  • 4ème en saut en hauteur chez les filles
  • 4ème en sprint chez les filles
  • 4ème en course à pied chez les filles.

Le championnat inter-écoles est pour beaucoup d’élèves l’unique occasion de faire du sport en conditions réelles de compétition ! C’est un moment de l’année particulièrement attendu par les élèves, au cours duquel ils représentent fièrement les couleurs de leur école. L’engouement et la progression des enfants en si peu de temps confirment l’importance et la réussite des activités sportives proposées à l’école.

Enfants face à face match de foot

Pour l’année scolaire 2020-2021, l’Ecole du Bayon souhaite poursuivre ses investissements dans les équipements sportifs, notamment à travers l’installation d’un terrain de volleyball, la rénovation du bac à sable et l’achat de haies. De plus, nous aimerions inscrire les élèves dans différents sports au championnat inter-écoles, pour donner la chance à plus d’enfants de participer à cet événement. Où évidemment l’objectif sera de participer et de s’amuser… en  tentant de rapporter le plus de médailles possibles !

Enjeu Social de l’École du Bayon

Enjeu Social de l’École du Bayon

Nous sommes une association dont le projet d’origine remonte à plus de 20 ans. Nous sommes une association de droit cambodgien créée depuis 2014 sous le nom de « Bayon Education and Development » et soutenue activement par une son homologue français appelée « SEP du Bayon ». Nous sommes un acteur engagé dans le champ de l’éducation auprès d’enfants ou d’étudiantes en situation de précarité sociale. Nous soutenons plus de 400 jeunes cambodgiens depuis la crèche jusqu’à l’université ou par un cycle de formation professionnelle en boulangerie & pâtisserie. Derrière ce portrait associatif se cache l’histoire de 400 personnalités, 400 parcours différents qui chacun pris individuellement donnent du sens à notre action. Quittons les chiffres pour se recentrer sur l’humain, prenons du recul par rapport à l’institution pour retourner sur le terrain et garder prise avec le réel, et comprendre. Comprendre ce qui se passe dans la vie de ces jeunes qui vivent de peu, qui avancent grâce à des parents qui luttent ou parfois qui ont cessé de lutter. Les regarder. Les écouter. Chercher à leur donner la parole pour ajuster l’action en fonction d’eux.

Deux femmes mènent une enquête sociale dehors Nous avons décidé de renforcer notre équipe sociale qui désormais se compose de 4 personnes : Thorth (directeur), Soky, Chhein et Srotom (assistants sociaux). Une équipe qui sélectionne les élèves à l’entrée de l’école primaire (ce qui en fait d’ailleurs une des particularités par rapport aux écoles publiques) en se basant sur des critères de revenus, d’actifs détenus, de dette, d’habitat, de nombre d’enfants à charge, de situation médicale et sanitaire…

Analyse qui se conclue par l’attribution de critères sociaux : 1, 2 ou 3 (1 étant attribué aux familles les plus fragiles). Ces mêmes critères sont utilisés pour les publics d’étudiants du programme « Follow-up » (élèves scolarisés au collège puis en lycées publics après avoir étés suivis à l’école primaire du Bayon) et pour le recrutement des étudiantes de l’école de pâtisserie.
un homme prend des notes sous une maison sur pilotis

Nos travailleurs sociaux évaluent l’évolution des situations sociales et familiales grâce à un suivi et des visites annuelles. En fin d’année 2019, nous avons fait le constat que quelques familles bénéficiaires du programme « Follow-up » avaient connu durant la dernière année, une évolution favorable de leurs revenus.

Autrefois à un niveau 3, nous avons dû faire un choix compliqué mais nécessaire, celui de créer et de leur attribuer un niveau 4. Ce changement a impliqué l’arrêt du soutien financier auprès de 15 étudiants (12 familles) mais la poursuite et le maintien de leurs accompagnements scolaires et professionnels.

Ce choix est avant tout une bonne nouvelle à nos yeux : ces familles sont devenues plus autonomes, mieux capables d’affronter leurs difficultés du quotidien, plus libres. Elles nous donnent de l’espoir et l’envie d’aider prioritairement ceux qui en ont actuellement le plus besoin. Avant qu’à leur tour, on l’espère, ces dernières prennent leur envol.

Coffee Shop : une alternative au don

 

En 2014, l’école de pâtisserie et de boulangerie de l’Ecole du Bayon voit le jour. A l’époque, notre première promotion est composée de 10 jeunes femmes, toutes issues de milieux défavorisés dans la province de Siem Reap. La première année de notre formation se terminant avec succès, il nous semblait dès lors essentiel de faire perdurer cette formation, et d’augmenter nos capacités pour la rendre accessible à un plus grand nombre de jeunes femmes et familles dans le besoin. L’idée était donc de réfléchir ensemble par quels moyens nous pouvions pérenniser cette formation professionnelle sur le long terme.

En 2015, le Coffee Shop de l’école de pâtisserie ouvre ses portes, avec pour objectif premier de contribuer au financement de la formation des étudiantes de l’école de pâtisserie. Chaque jour sont produits toutes sortes de pâtisseries, de viennoiseries et de pains. Les recettes minutieusement pensées par notre chef Khmer Sokhoeurn Morn, également directrice de l’école de pâtisserie, sont réalisées par l’équipe de production composée principalement par d’anciennes étudiantes de l’école.

Les étudiantes quant à elles, reçoivent un enseignement presque quotidien au sein des deux laboratoires : la pâtisserie et la boulangerie. Elles apprennent également, grâce au coffee shop, les bases du service en salle.
Depuis son ouverture, le coffee shop n’a cessé de grandir et peut désormais recevoir 30 personnes. Il est d’ailleurs aujourd’hui l’un des plus réputés de la ville pour ses pâtisseries et viennoiseries mais surtout pour son cadre. Ce « petit coin de paradis », est à l’abris du brouhaha de Siem Reap et de sa fameuse rue « pub street » qui grouille de touristes a toutes heures du jour et de la nuit. Pour suivre la cadence des clients, le coffee shop compte maintenant 3 serveuses et 3 jeunes filles sont à la production en tant que commis de cuisine.

terrasse extérieure d'un coffee shop

Pour résumer, l’ensemble des ventes du coffee shop réalisées à partir de l’année scolaire 2016-2017, ont permis d’autofinancer l’école de pâtisserie à 47%, une moyenne établie sur les 3 dernières années révolues. Avec, pour la première fois depuis l’ouverture du coffee shop, une part d’auto-financement à plus de 50% pour l’année scolaire 2018-2019.
Au total, 23 étudiantes ont pu bénéficier gratuitement de notre formation en boulangerie et pâtisserie grâce au chiffre d’affaire dégagé avec le Coffee Shop !

Une autre belle manière de s’engager auprès de notre association, une alternative au don : une pâtisserie pour une bonne cause !
plusieurs gateaux sur un étal

 

Le coffee shop compte aussi comme clients des restaurants, hôtels et spas de Siem Reap. Avec une dizaine de clients réguliers, nous sommes à ce jour capables de livrer quotidiennement différentes variétés de pains et pâtisseries aux quatre coins de la ville. On retrouve parmi eux Bodia Spa, les hôtels Mémoire, Maison Polanka ou encore Sala Lodges et les restaurants Bakong, Georges Rhumerie ou Le Bel Air.

Santé au Cambodge : Diagnostic sanitaire auprès des familles des élèves de l’École Primaire

Santé au Cambodge : Diagnostic sanitaire auprès des familles des élèves de l’École Primaire

L’Ecole du Bayon souhaite en 2020 apporter une aide concrète en matière de santé et d’hygiène aux familles des élèves scolarisés à l’école primaire. Les enquêtes sociales annuelles réalisées auprès des familles se sont donc doublées d’enquêtes médicales pour bénéficier d’une vision exhaustive de la situation et ainsi identifier les actions prioritaires à mettre en place pour améliorer leurs conditions sanitaires. Retour sur ces visites et l’objectif de ce suivi grâce au témoignage de Romain, notre volontaire – référent santé.

Jusque-là réservé aux enfants, que ce soit de l’école primaire, de l’école de pâtisserie ou des lycéens, le projet Santé de l’association s’organise aujourd’hui autour de la visite médicale annuelle réalisée par Jean-Pierre et Michèle, nos référents médicaux bénévoles. Suite à leurs recommandations, les élèves concernés bénéficient de soins bucco-dentaires et ophtalmologiques, via des partenariats avec d’autres structures de santé. Les éventuels cas complexes sont pris en charge et réorientés vers les hôpitaux compétents. Pendant leur présence, l’infirmerie animée par Jean-Pierre et Michèle fait également le plein tous les jours. Enfin, des kits d’hygiène sont distribués trimestriellement à tous les élèves. 

 2 infiermiers se tiennent debout avec deux enfants
L’équipe Santé est cette année composée de Jean-Pierre, Michèle, Soky et moi-même, volontaire d’un an et nous sommes en cours de recrutement d’un infirmier scolaire.

Notre volonté est à présent de renforcer, de développer et surtout d’ouvrir ce projet Santé aux familles. Pour mener à bien cet objectif et identifier les champs d’action prioritaires à traiter, nous avons pris le parti de réaliser un état des lieux global et approfondi de la situation santé et hygiène dans les familles. Nous avons profité des enquêtes sociales réalisées annuellement pour enquêter auprès d’elles la thématique de la santé. Le périmètre de l’étude s’est concentré aux familles des élèves de l’école primaire.

Un questionnaire a été élaboré en concertation entre l’équipe sociale et l’équipe Santé. Les sujets sont nombreux : logement, accès à l’eau, santé maternelle, historique médical, rôle des croyances locales, recours aux soins et lieux de prise en charge, dépenses médicales.

Quatre personnes sont assises en tailleur par terre, une se fait ausculter par un médecin
Entre décembre et début mars, les 162 familles de l’école primaire ont été rencontrées pour comprendre leur situation et échanger avec elles autour de leurs problématiques. Toutes les visites ont été réalisées à minima avec Jean-Pierre, notre médecin, et l’un de nos 3 assistants sociaux khmers, Soky, Chhein et Srotom. Les familles ont accueilli favorablement cette enquête ; elles se sont livrées avec confiance sur leurs difficultés et sont maintenant en attente des réponses que nous pourrons leur apporter.

Tant les éléments déclaratifs récoltés lors des enquêtes que les observations visuelles réalisées sur le terrain sont importantes. Ces informations sont précieuses et nous donnent une vision plus claire de ce que sont les conditions sanitaires actuelles des enfants de l’école primaire une fois la journée à l’école terminée et rentrés chez eux.

Les conclusions de ce diagnostic sanitaire seront synthétisées dans un rapport courant avril, qui exposera précisément la situation actuelle et la stratégie que nous souhaitons mettre en place pour y répondre.

3 personnes remplissent un questionnaire dehors
Néanmoins, les premiers résultats sont déjà connus. De nombreux sujets sont communs :
• L’accès à l’eau potable et à des toilettes propres ne sont pas encore généralisés ;
• Les fausses couches et avortements provoqués sont nombreux ;
• Les addictions à l’alcool et à la cigarette sont un problème majeur ;
• Les problématiques dentaires sont prégnantes, tout comme les cas d’hypertension artérielle mal soignés ;
• Enfin, la prise médicamenteuse est aléatoire et irrégulière et nous assistons à un renoncement aux soins, qui sont liés à des questions d’éducation, de coût et d’organisation des familles ; ce qui mériterait un suivi médical renforcé.

Mais certaines situations médicales sont particulièrement complexes et demanderont une réponse individualisée.